mardi 26 juin 2012

Landstalker, petit test nostalgique à vif


   Landstalker, ah, Landstalker, le premier Action-RPG que j'ai aimé, et que j'aime toujours d'ailleurs, sinon je ne le referais pas aussi souvent. Je me souviens encore en voyant les captures d'écrans dans Joypad, ma réaction de lycéen déjà bien intoxiqué "Putain mais c'est un jeu MegaDrive, ça?". J'étais sur le cul. Et encore maintenant, je le suis toujours, comme quoi la magie opère toujours, quand on y regarde. C'est même ZE jeu qui m'a fait passer le cap des jeux à scénario en japonais. J'avais déjà des jeux japonais sur MD (Ah, Gaiares et sa notice sublime pleine d'artworks), mais pas de jeux où le scénar' a une importance notable. Et puis je sais pas ce qu'il m'a pris mais j'me suis dit "Allez hop, je le prend en japonais et j'irais m'acheter la méthode de japonais qu'il y a au Furet du Nord". Et j'ai commandé le jeu, j'crois que c'était à l'époque à Ultima. C'te claque que j'me suis pris quand je l'ai mis dans la console!












 Ecran de présentation épuré, comme d'hab chez Climax (en même temps j'avais pas 50 jeux Climax...), j'appuie sur Start et Blam, j'vois un elfe à l'air débonnaire (ça change de l'autre à l'air neutre/niais ) qui bouge ... Heu... "à la perfection". Si, si, non mais merde, quoi z'avez vu comme ils bougent, ses cheveux? Et sa démarche? Jamais j'avais vu un sprite aussi bien animé, c'était vraiment quelque chose de monumental (et honnètement, il n'a rien perdu de son charme). Et ces couleurs chatoyantes et rétiniennement flatteuses. Et le character Design de Yoshitaka Tamaki (bon, ok, à l'époque on avait pas autant d'infos que maintenant mais quand on a le compas dans l'oeil, on se dit tout de suite "Tiens, c'est le mec qui a fait les graphismes des deux premiers Shining"). Et ce thème de Motoaki Takenôchi, où encore une fois on se dit "Tiens, ça a un côté épique et enjoué, comme Shining". Et ça marche au quart de tour, tu te retrouve dans un truc totalement fidèle à l'esprit des Shining alors que ça n'a "strictement rien à voir" (jamais trouvé crédible le rapport entre Lyle le centaure archer/Bazookeur et Lyle l'elfe qui seraient le même personnage...). Et c'est quoi alors, Landstalker? Ca raconte simplement l'histoire d'un elfe chasseur de trésors, sorte d'Indy sans fouet ni cours d'archéologie, mais avec des épreuves, des énigmes, des pièges, des traquenards en tout genre. Bref, de la recherche risquée, de l'aventure!!! Alors qu'il ramène la statue de Gypta à son commanditaire, il tombe par hasard sur Friday, une Fée (Pixie) qui est poursuivie par un trio de ... Chasseurs de trésors un peu neuneus sur les bords. Tout ça parce qu'elle sait où se trouve le trésor du Roi Nole, Trésor qui semble être assez conséquent vu que pas mal de monde le cherche depuis un bon bout de temps sans pour autant le trouver. Du coup, Lyle décide de partir sur l'île de Mercator, gouvernée par le Duc éponyme, vu que c'est là que, d'après Friday, se trouve le trésor.















 Bon, je ne vais pas en raconter plus parce que ça serait un peu spolier, surtout vis-à-vis du Duc, mais il faut savoir qu'évidemment, les choses ne sont pas ce qu'elles sont, Lyle va se retrouver aux prises (et à plusieurs reprises) avec le trio de mongolos (d'ailleurs composé de Kayla, la leader de la bande, et ses deux acolytes, qui s'avèrent être des monstres "spéciaux" issus de Shining And The Darkness) ainsi qu'avec Zack, un "dragonien" également embauché par le Duc pour trouver le trésor de Nole (qui enlève également la princesse du jeu, un sacré cas, elle aussi). Y'a même des genres d'Ewoks dans le jeu! C'est même eux qui vous recueillent au début lors de votre arrivée de l'île. Et même qu'il arrivera à Lyle de se retrouver transformé en clébard... Hé, si ça c'est pas épique!












 Le jeu en 3D isométrique, pas courant pour le genre (à l'époque je n'avais joué qu'à BatMan, Head Over Heels sur Amstrad CPC et quelques jeux sur Amiga et ST qui utilisaient la 3D isométrique), change beaucoup de la représentation habituelle en trois quart haut que l'on a l'habitude d'avoir pour les jeux du genre, ce qui du coup peut tromper, et d'ailleurs, trompe souvent. Pas tant à cause de la représentation, mais surtout à cause du fait qu'il n'y a aucune ombre dans le jeu. Et dans les innombrables phases de plateforme, il arrive que ça soit vraiment gênant et il est courant de pester, voire si vous avez une certaine tendance à assez vite vous énerver - comme moi - de gueuler sur la console parce que "Putain, mais c'est trompeur merde, elle est LA, la plateforme???". Ca, franchement, ça arrive VRAIMENT souvent, et pourtant, c'est pas vraiment frustrant, finalement. Comme dans les autres jeux du genre, Lyle a un inventaire réparti en deux catégories: les objets d'usage commun (ainsi que les objets que l'on peut qualifier de "quête") et les objets équippables. Comme dans pas mal d'autres jeux du genre aussi, l'inventaire de matos à équiper est assez sobre et on ne change pas très souvent d'équipement. C'est pas un RPG, non plus. Et dans un sens, c'est peut-être pas plus mal. Bah ouais, jsais pas, si on compare par exemple à la pléthore de matos que l'on trouve dans un Diablo par exemple (pour prendre un exemple qui se rapproche du genre), parfois il arrive qu'on ait vachement de mal à se décider entre deux épées différentes. Heureusement, le jeu répond au poil de derche, la maniabilité ne souffre d'aucun défaut rédhibitoire, hormis évidemment les problèmes de manque d'ombres. Ouais, je pense qu'on peut aisément mettre ça dans le chapitre de la maniabilité.



 Sur le plan technique à proprement parler (hors du DDS520, le système "crée" par Climax pour obtenir leur rendu isométrique), on ne peut pas dire que le jeu souffre de défauts particuliers. Comme je l'ai déjà souligné au début, les graphismes sont... Hallucinants pour la MegaDrive. Ok, y'en a qui ne seront pas d'accord, mais je sais pas, quand on a le jeu entre les mains à l'époque, on ne peut qu'être calmé tout net par la qualité visuelle du jeu. Jeu qui est bourré de détails d'ailleurs, l'équipe de Kan Naito a vraiment su tirer la quintessence des capacités de la 16-Bits de Sega (putain, ça fait tellement "test commercial", c'te phrase). La scène du repas avec le Duc et nos confrères chasseurs de trésors est à ce propos particulièrement succulente (y'en a du bordel sur la table, et même dans le chateau du Duc).



 L'animation de Lyle, comme déjà souligné aussi, est impeccable, et pourtant, quand on s'amuse à "sprite-ripper" à l'aide d'un émulateur, bah... Y'as pas tant d'étapes d'animation que ça, quand on y regarde. Enfin si' l'on compare par exemple à un jeu de baston. Parce que si l'on compare à d'autres action-RPG, c'est quand même bien plus détaillé (Zelda III était bien gâté lui aussi de ce côté là). Pour les autres bonshommes qui bougent, c'est bien entendu bien moins poussé, mais ça ne jure pas non plus pour autant, que ce soit pour les NPC ou les monstres. Les animateurs ont su tirer profit du côté "cartoonesque" des visuels de Tamaki pour rendre des animations souvent léchées, notamment celles des "Toadstools", alias les champignons (ouais, comme ceux de Darkness  ) qui tirent une tronche pas possible quand vous leur mettez un taquet, ou ces saloperies de "licornoïdes" qui passent leur temps à surprendre avec leur putain d'attaque éclair (rien ne permet vraiment d'anticiper quand ils vont frapper, les pourris!), ou encore les momies qui se "débobinent" pour éviter les coups de Lyle. C'est bourré de petites animations qui donnent vraiment vie au jeu, ça n'a l'air de rien, mais ça permet de s'extasier facilement presque n'importe quand. Et ça aide beaucoup vis-à-vis de l'immersion, je trouve. Ouais, ça peut paraître éxagéré quand on voit les FPS de maintenant (surtout par exemple L4D² en relief) mais encore une fois, faut se remettre dans le contexte de l'époque.


 Et la musique... Bah la musique, c'est Takenôchi encore une fois, et on est encore une fois dans la directe lignée des précédents Shining: c'est frais, c'est enjoué, c'est épique, c'est sobre, et ça fait mouche. Le thème principal est déjà franchement excellent, mais il est aux fraises une fois que l'on atteint la seconde partie du jeu, où il est remplacé par un thème nettement plus pêchu et "speed", ce qui accentue encore plus l'envie d'aller explorer de nouvelles zones (yep, comme un Zelda, le jeu est divisé en zones, on a pas de carte complète d'un seul bloc en commençant une partie). Le thème des bosses est lui aussi épique et rythmé, celui du château de Mercator a ce petit côté "bourgeois" sans pour autant perdre cette certaine patte sympathique et légère. Les trois exclamations de Lyle sont aussi excellentes, courtes, mais excellentes (j'ai toujours adoré le "podek!" qu'il fait quand il pose un objet). Comme quoi,  pas besoin d'avoir 50 trilliards de digits pour donner du caractère à un personnage.



 Ah oui, vu que je parlais du podek quand Lyle pose un objet... Il y a pas mal d'interactions avec les objets, logique pour un jeu d'exploration bourré d'énigmes. Et y'en a même avec les animaux et parfois les PNJs (pour ceux qui ont fait le jeu et qui s'en souviennent, le coeur caché sur la statue au centre du village de Gumi auquel on ne peut accéder que si l'on se fout sur la tronche du garde qui tourne autour de manière totalement aléatoire) mais Lyle interagira surtout avec des caisses, des pots, des boulets, souvent le timing est capital (et plus on avance dans l'histoire, plus le timing est associé à des énigmes vraiment vicelardes), et, bien entendu, à cause de l'angle et surtout du manque d'ombre, il arrive de recommencer encore et encore et encore une énigme, mais c'est un peu un poncif du genre. Quoi que sacrément abusé ici, sans que, encore une fois, cela ne nuise à l'expérience du jeu.


 Pour ma part, Landstalker fait partie des... Allez, 3 meilleurs jeux de la MegaDrive et peut-être de mes 10 jeux préférés toutes machines/époques confondues. L'histoire est simple mais bourrée de rebondissements et de twists en tout genre, pour une fois on n'est pas l'éternel chevalier servant parti à la rescousse d'une sempiternelle princesse cruche et niaise (enfin y'a une princesse, mais pas au début, et elle est plutôt tarée et "jackassienne", dans un sens). On est un gars qui est là pour le fric, pour la gloire, et pour trouver un putain de trésor que tout le monde veut depuis au moins tout ça. Le scénario riche et assez fouillé est magnifiquement bien servi par une technique qui flatte la rétine et les esgourdes, et c'est toujours un plaisir que de prendre Lyle en main et de le faire tomber dans des trous parce qu'on a mal jaugé un saut, parce qu'on s'est ENCORE fait avoir par l'angle de vue et les ombres, c'est frustrant et parfois lourd de tourner encore et encore dans l'autre forêt perdue (un peu comme dans le premier Zelda, mais à un échelle largement plus grande) à la noix, c'est stressant d'être... Stressé par le timing de nombre d'épreuves/énigmes, y'a une bonne platrée de personnages à rencontrer, à aimer, à détester, et encore une fois, on ne bosse pas forcément pour qui l'on croit bosser. Landstalker fait partie pour moi de ces jeux magiques qui ont une âme et qui donnent véritablement leurs lettres de noblesse à ce média, ce loisir qu'est le jeu vidéo. Ca aussi, c'est bateau come phrase, mais putain, qu'est-ce que c'est vrai, n'empêche. Enfin à mes yeux. Je le trouve ien plus magique qu'un Zelda ne m'a jamais emu. Après, chacun a sa sensibilité, aussi, ce qui fait que l'on est tous différents et qu'on ne ressent pas les choses de la même manière. En tout cas, pour ceux qui ne l'ont jamais fait, si ça vous donne envie de vous y mettre, alors j'ai bien fait mon boulot!

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