vendredi 1 juin 2012

Gamer/Ultimate Gamer (4 Février 2010)


   Etant à la fois joueur (et non pas "Gamer", arrêtez de mettre des anglicismes partout, merci) et cinéphile, j'avoue avoir été particulièrement insulté sur les deux plans par ce "flim" réalisé par les deux ravagés/débiles profonds (oui, je me permet de juger aussi facilement qu'ils "jugent" et stéréotypent les joueurs dans leur métrage) qui ont déjà fait les deux Crank (avec le roi actuel de l'actionner à base de grosses bagnoles, coups de tatanes et belles pépées Jason Statham), qui en plus plagie Le Prix de la Peur et le "plagieur" Running Man. Ce flim, c'est Gamer/Ultimate Game. Et attention, c'est du très haut de gamme. Genre qui fait passer Uwe Boll pour le nouveau Bergman.

 Dans un futur tellement proche que c'est cette année, ça devient notre présent, Ken Castle, un petit génie de l'entertainement et de la manipulation de neurones par un procédé foireux dont il est l'inventeur invente un concept totalement révolutionnaire qui lui permet d'engranger des masses de pognon, mais des masses massives. Ce concept, c'est "Society", une idée clairement repompée sur les penchants hardcore de Second Life (voui, cette merde qui laisse s'exprimer tous les pires penchants de l'humanité et qui se voit comme un jeu vidéo), sauf qu'appliqué dans la vraie vie du monde réel. Je m'explique. Dans Second Life, on est un joueur qui contrôle un avatar. Comme dans tout jeu vidéo qui se respecte, plus ou moins. Bah dans Society, le joueur paye pour contrôler un être humain qui a choisi d'être payé pour être contrôlé par un joueur qui paye. Simple non? Sauf que ces dits joueurs en profitent pour épancher leurs fantasmes malsains et abétissants, et du coup les réals en profitent pour faire un splendide étalage sous exctasy de soft porn aux couleurs criardes à base de gros nichons tripotés brutalement et autres léchages de plaies béantes avec le sourire. Bref, encore une belle vision des joueurs pour les personnes étrangères à cet univers.

 Du coup, le père Castle récidive et crée un nouveau "jeu", "Slayers", et c'est là que le plagiat prend forme et place. On prend exactement le même principe que Society, sauf que cette fois-çi, les joueurs payent pour contrôler des condamnés à mort dans une sorte de Gears Of War. Autant Second Life, c'est de la merde, autant Gears Of War, malgré son humour bas de plafond, est un des gros jeux d'action de la "nouvelle génération". Et un succès quelque part justifié et mérité. Bref. Et Gerard Butler est un peu le Lanvin/Schwarzenegger du flim, à savoir un mec foutu en taule pour quelque chose qu'il n'a "pas vraiment commis" (si vous avez du temps à perdre à mater cette bouse, vous comprendez de quoi il en retourne), sauf qu'il est contrôlé par un petit merdeux friqué légèrement imbu de sa personne et qu'il arrive au terme du contrat, à savoir 30 victoires dans le jeu et c'est la grâce, le pardon, la liberté. Bien entendu, encore personne n'a réussi à s'en sortir, et Kable/Tillman/Butler, du haut de ses 28 victoires, bientôt 29, s'en approche dangereusement. Dangereusement car il sait des choses sur Castle que Castle craint (non, ce n'est pas sa passion dévorante pour Frank Sinatra, ni le fait qu'il joue un flic/serial killer dans une série américaine) de voir dévoilées au nez et à la barbe de tous. Du coup, bah il va tenter de flinguer Kable/Tillman/Butler dans "Slayers" en implémentant un "avatar" qui n'est aucunement contrôlé par un joueur (heum, heum, bref). Ah oui, parce qu'il y a un truc fondamentalement foireux dans le jeu qui du coup crée un autre litige, c'est le problème du "ping" (le ping, c'est, pour faire court et schématiser, le temps de réaction entre l'action du joueur et le moment où c'est compris par les serveurs/les machines et exécuté par l'avatar du joueur, une latence, si vous préférez), qui fait qu'un y a toujours un décalage entre le moment où le joueur ordonne à l'avatar/personne de faire une action et le moment où l'avatar s'exécute. Vous suivez? Ok.

 Le truc aussi, histoire de faire pression, c'est que Kable/Tillman/Butler a une femme et une gamine dehors, que sa femme fait partie des avatars de Society, et qu'elle a perdu la garde de leur gosse.

T'as vu ça, plouc? T'es un héros de série? Bah moi, jsuis Léonidas!

 Ah oui, et y'a aussi un groupe de hackerz rebellz leadé par Ludacris qui aiguille le merdeux qui contrôle Kable/Tillman/Butler sur comment faire pour parler directement à son avatar. Chose impossible à faire en temps normal, mais bon, tout vient à point à qui sait hacker...

 Donc, pour faire court, ça repompe allègrement le Prix du Danger et Running Man (qui pompait lui aussi le Prix du Danger), ça pique des éléments à Matrix (difficile de ne pas parler de ce genre de concepts sans évoquer forcément Matrix), aussi à Johnny Mnemonic (les hackerz qui délivrent la bonne parole au petit peuple), ça donne une bonne image des joueurs (les deux joueurs représentés sont un petit richard prétentieux qui vit en autarcie dans sa chambre/Wii/Minority Report -c'est unechambre vide et ronde où il contrôle tout comme dans Minority Report, quoi- et un obèse qui passe son temps à manger des gaufres au miel tout en utilisant son avatar -la femme de Butler, comme par hasard- dans le but d'assouvir ses basses pulsions et ses fantasmes malsains et légèrement déplacés. Jsuis pas pudibond, mais y'a des limites, quand même). C'est mal filmé et pourtant ça pue les moyens, ça s'amuse à faire des plans typiques jeu vidéo avec un HUD en sur-impression et de nombreuses références aux quick saves (une sauvegarde en temps réel de la partie, qui enregistre pile poil là où l'on s'est arrêté), ça pisse grauitement le sang un peu partout, ça démembre à tout va, les dialogues sont plats, archi-bateau et bas de plafond, c'est bien mal joué (n'en déplaisent à ses fans, Butler n'est pas vraiment un acteur, c'est juste un boudeur qui met des torgnoles à tout le monde), et ça file la gerbe, tant par le scénar que par la réalisation.

 Encore un torchon qui va faire monter les joueurs dans l'estime des gens qui n'y connaissent rien...

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